Un (im)parfait regard (l’Almacen, Genève, janvier 2020)

Un (im)parfait regard

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été attiré par les alignements horizontaux et verticaux, les diagonales ou la règle des trois tiers dans la photographie. Mais à trop chercher la rectitude dans mes prises de vue, j’ai fini par faire l’expérience inverse, celle de l’imparfait.

Comme la nature est imparfaite, la prise de vue l’est aussi. De la minuscule poussière sur l’objectif au « flou de bougé », c’est la rigueur qui doit s’opposer à l’imparfait diront certain, même si le combat est perdu d’avance. Mais elle traduit aussi une réalité rassurante. En effet, qu’aurions-nous fait d’une photo parfaite? La garder et jeter toutes les autres ?

Pourtant, sur un plan plus intime, il existe cette relation parfois inattendue entre la prise de vue et celle ou celui qui la découvre. Il se tisse une émotion à l’intensité variable et qu’on pourrait qualifier de « Parfait regard ».

C’est donc à vous, visiteurs qui découvrez ces photos, que cette exposition est dédiée. A votre être émotionnel plutôt que rationnel, à vos sensations plutôt qu’à votre raison.